Arnauld fut aussi considéré comme un des grands mathématiciens de son temps ; un critique l’appela l’Euclide du xviie siècle. Après sa mort, sa réputation dans ce domaine commença à baisser. Ses contemporains l’admiraient surtout comme un maître dans les raisonnements complexes ; là-dessus, le théologien Bossuet, s’accorde avec l’avocat d’Aguesseau. Cependant, son ardeur à vouloir l’emporter chaque fois qu’il argumentait fit qu’il n’était aimé de personne. « Malgré moi, dit un jour Arnauld avec regrets, il est rare que mes livres soient très courts. »
Il est le co-auteur avec Pierre Nicole de « La Logique ou L’art de penser »
Descriptif de la réédition chez Gallimard :
« La logique de Port-Royal » a été publiée pour la première fois en 1662, à Paris et sans nom d’auteur. Á la fois grammaire intellectuelle et compendium de l’épistémologie du classicisme cartésien et pascalien, cet art de penser est structuré selon les quatre aspects de la pensée rationnelle : comprendre, juger, déduire, ordonner. Toutes nos connaissances ont lieu à travers des idées qui reflètent les choses, et le jugement porté sur ces choses s’exprime dans des propositions constituées par un sujet et un prédicat. La justesse des propositions est examinée, lors de la déduction, sur la base du syllogisme. Enfin, l’ordonnancement des jugements et conclusions conduit à la science par le biais de la méthode (analyse et synthèse).Cette logique a voulu s’appuyer exclusivement sur les mathématiques dont elle pensait pouvoir transposer le modèle dans tous les autres domaines du savoir et de l’exercice de la raison, par conséquent aussi sur le terrain de la formation syntaxique et grammaticale de tous les énoncés de langage, proposant ainsi un idéal de langage rationnel qui voudrait concilier l’esprit de finesse et l’esprit de géométrie : le discours classique par excellence."
« La logique ou l’art de penser » (1662) à lire sur Gallica